Avant de commencer à lire cet article, assurez-vous d’avoir bien 5 à 10 minutes devant vous, si besoin est, aller faire un petit pipi car çà risque d’être long à me lire.
Vous êtes prêts, allons-y pour un tour dans le cerveau déglingué d’Audrelisa.
Pourquoi un tel article dans un monde assez cruel qu’est le poker sur mes doutes et mes défaites ( il faut bien se l’avouer les post moroses ce ne sont pas trop apprécié, on préfère les bonnes nouvelles de bankroll et les déconnades) ?
Premièrement, j’avais promis à mes stackeurs de faire un débriefing pour analyser les bonnes comme les mauvaises choses (tout à fait normal par rapport à des gens qui vous ont fait confiance).
Secundo, cet article me trotte dans la tête depuis un bon moment et le mettre sur papier m’aidera peut-être à voir plus clair moi-même.
Tertio, même si hier soir, j’ai passé une superbe soirée internet avec Stefal lors de l’event 9 des mini GSOP où nous finissons tous les deux ITM (68ème pour Stefal et une 14ème place pour moi). Même si je finis 25ème/500 d’un 2$r, mon esprit n’a pas forcément changé et du coup, je fais cet article.
STACKING
Clairement, le bilan chiffré n’est pas bon avec une perte de plus ou moins 400$ malgré que j’ai un ratio respectable d’ITM (10/35 = 28 %). Du coup, si perdre son argent fait mal, perdre l’argent des autres c’est encore pire !
Etre ITM ne rapporte plus rien en cas de multitudes de tournois, il vous faut faire (dans les tournois à petit buy-in) une table finale pour espérer rentabiliser. J’ai eu deux possibilités dans mes 35 tournois à réaliser çà (11ème dans un 4$r où seul une présence divine sait le dire : un fold KK m’a peut-être couté le nirvana et une 25ème place dans un 22$ max) mais je ne les ai pas concrétisé.
Concernant les mini-FTOPS, ce n’est pas une excuse et Lesage va bien se foutre de ma gueule mais je ne suis pas arrivé à m’adapter au lobby. Je m’explique : j’ai déjà joué sur Full tilt donc ce n’est pas une question d’ours, de pirate, de dracula ou que sais-je. C’est en fait la dynamique des coups qui n’est pas pareil. En fait, on joue du pot limit à cause du bouton bet. Les gars bet du pot, raise à hauteur du pot, call à hauteur du pot. Bref, control du pot connait pas , bet de 2.5 BB veut dire air don 5 limpers en moyenne. Check du flop, betpot dans la gueule.
Et puis je me plains des russes de PS mais les texans de full tilt, c’est pas mieux ( me vient en tête ce coup où j’ai KK et Petrol Texas me paiera preflop, flop, turn avec J10 sur flop K2587 pour toucher sa flush hauteur 10 à la river. Me demander pas pour quelle raison il paie, j’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que j’ai abandonné le coup river me doutant bien de l’arnaque assez furax et avec un tapis exsangue.
Bref, j’ai quand même réussi un itm mais Full Tilt et moi, c’est fini.
Dernière chose qui m’a préoccupé, c’est mon emploi du temps changeant qui font que je ne sais pas respecter un programme établi et çà c’est embêtant de ne pas savoir s’y tenir. D’ailleurs, je ne ferais plus de programme de stacking ( de toute façon, faudrait encore trouver des gens qui soient assez fous pour me stacker).
A ma décharge, on peut prendre en compte la variance tombé au mauvais moment et une prédisposition qui se confirme dans le temps à ne pas savoir régulièrement gagner des coins-flips ou 70/30 et çà vous ne savez rien y faire même si vous partez devant, vous pouvez vous retrouver derrière.
Bon les mathématiciens du poker ne seront pas d’accord mais vous pouvez appeler Pythagore, Thalès, Einstein à la rescousse, le facteur chance fait son apparition et change la donne mathématique. Je m’explique si pour un coin-flip 50/50, j’en gagne 4 sur 10 ce n’est plus du 50/50.
Si pour un 70/30, j’en gagne 65, ce n’est plus un 70/30. Vous me direz dans le sens contraire, c’est pareil mais justement c’est le problème ce cas de figure n’existe pas dans mon cas. C’est comme çà ! Mais j’y reviendrais plus tard dans mon article.
LASSITUDE
J’ai beaucoup joué ces derniers temps, çà pourrait expliquer cette sorte de lassitude qui m’a envahit mais dans mon for intérieur, je sais que ce n’est pas çà.
Mais avant de continuer, je voudrais préciser que j’ai assimilé tout le concept de variance, « du moment que ton move est bon t’as bien joué même si tu es out », les mathématiques, tout ces concepts je sais qu’ils existent et j’en suis parfaitement conscient.
Non, pour ma part, je pense que c’est plus personnel, que c’est mon caractère qui fait que je me lasse, je m’explique :
Je suis quelqu’un qui a une haine et j’insiste bien sur le mot haine de l’injustice et pour moi perdre un 55/45, un 70/30, 80/20, c’est injuste ! Que ce soit moi qui le prenne ou moi qui l’afflige car je ne suis jamais à mon aise quand j’en afflige un. Maintenant, là aussi, y a deux degrés :
- Mon adversaire joue bien le « move » et c’est logique qui le joue, çà me dérange pas de perdre un 70/30
- JE ne comprends pas le move (même si des spécialistes poker online S&G m’expliquent mathématiquement) et là cà m’énerve. Vous voulez un exemple : en voici un EPT Varsovie (il me semble) Ludovic Lacay shove avec 82 et bat AA avec 2 paires. Désolé mais moi je n’adhère pas au concept de ce move, je n’y arrive pas et là y a rien à faire, çà m’énerve.
Donc en 1 l’injustice.
En 2, quand je joue ‘que ce soit un freeroll ou un 55$ avec tous les buy-in intermédiaires, que je joue en NL10 ou en NL100, pour moi c’est pareil, je joue au poker point. Je ne joue pas au presto, lotto, subito, rapido ou la roue de la fortune, je joue au POKER. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde (ex : en nl10, je demande à un gars une explication à son move genre Petrol Texas et il me dit tu vas pas pleurer pour un bet de 1$ et 3$.) Effectivement, çà c’est jouer au loto en attendant que le numéro tombe mais bon ce n’est que 4$ mais pour moi c’est une défaite.
Autre exemple, hier, je me suis pris la tête dans le deepstack de 22$, après de multitude horreurs (set overset, river assassine par 3 fois) il me reste 1000 jetons autant dire rien dans ce format de jeu car vous ne faites peur à personne. J’ai 66 et suis prêt à jouer le coin-flip, 4 limpers avant que je parle, j’envoie la sauce, 3 fold et suis payé par Q10o, un 10 au flop et bye bye.
Bref, je mets Q10 dans le chat et là le gars m’explique qu’il calle mon tapis car il a 2 overcards (ah bon trouduc, comment tu sais preflop que tu as 2 overcards vu que tu ne sais pas ce que j’ai. Que tu me dises çà avec AK, je veux bien mais Q10.) Je réponds call ridicule, explications ridicules. Un autre s’emmêle et me traitent tous les deux de pire joueur de poker jamais vu. Un petit tour sur OPR et mes 2 vedettes affichent un royal roi de -50 et- 70 %.
Alors, moi je veux bien qu’on m’explique comment jouer au poker et d’ailleurs je suis le premier à dire tu as raison, j’ai « merdé » quand c’est expliqué et justifié mais là, j’en ai ras le cul des débiles profonds qui jouent au poker pour passer le temps.
En 3, hier encore, j’ai failli faire une table finale où mon AQs ( bet 3 BB) et raisé à tapis par Q10s qui fera quinte et au lieu d’être dans le top 5 à 27 left, je suis 27 ème avec 10 BB. Et là aussi ras-le-cul !!
A contrario, je vous rassure moi aussi il m’arrive de faire des « moves foireux », moi aussi, je suis éliminé sur une connerie de ma part, je suis loin d’être un grand joueur de poker, je suis conscient de mes lacunes, j’ai plusieurs moments du tournoi où j’ai des difficultés, je ne suis pas un grand monteur de stack, je pense peut-être que je suis un peu bon et qu’en fait je ne suis qu’un gros nul c’est possible mais je fais quand même des résultats.
FUTUR
Les grands joueurs MTT « online » (dont je suis loin de faire partie) multitable à fond pour gommer la variance. Ils jouent 20 tournois dans la soirée, jouent un poker très académique pour monter des jetons puis se concentre sur les tournois qui se passent bien. L’idée est de faire une performance sur les 20 et même s’il s’agit du seul itm de la soirée, çà compense les buy-in.
Je n’ai pas les moyens de me lancer là dedans, impossible financièrement de soutenir un tel rythme même avec petit buy-in.
Le cash-game, je n’aime que le PLO mais là plus de variance, plus de gambling. La première limite où çà joue sérieusement (enfin où on se rend compte que c’est de l’argent c’est le PLO50. Là aussi pas les moyens d’une telle bankroll.
Les sit&go sont un bon moyen d’augmenter la bankroll mais au bout d’un moment çà me saoule.
Continuer les mtt comme maintenant en sachant que je devrais avoir de la chance pour passer entre les gouttes en supportant les moves foireux, les remarques à la con, les explications débiles, çà me fait un peu peur je dois l’avouer.
Ne voyant pas d’issue à mon problème, arrêter le poker ? en suis-je seulement capable ?
Bien sûr, la meilleure solution, c’est le break mais çà ne résous pas le schmilblik.
Quoiqu’il en soit, il me reste les gsop à finir avec Stefal et croyez-moi rien que pour çà, je suis encore motivé de les finir d’une belle façon.
A+
David